Autant le dire tout de suite, ce livre est une grande déception. J’étais pourtant ravi de me plonger dans ce récit qui avait tout pour me plaire. Robopocalypse, de Daniel H. Wilson, en plus d’avoir connu un très grand succès outre-Atlantique, traite d’un des thèmes les plus traditionnels de la science-fiction, le soulèvement des robots contre les hommes.
Mais d’emblée, j’ai été mal à l’aise en commençant la lecture du livre. On apprend tout de suite que le soulèvement des robots et de toutes les intelligences artificielles a provoqué une effroyable guerre qui a failli voir l’extinction de l’humanité. Les humains ont gagné la guerre et le suspense est tué dans l’œuf. Le reste de l’histoire est une succession de chapitres centrés sur différents personnages ayant joué un rôle clé dans la guerre. Pourquoi avoir construit le livre ainsi alors que conserver le suspens aurait été bien plus agréable ? Au regard de la suite, cela ne se justifie même pas.
J’étais surtout gêné par la faiblesse de l’intrigue. Une super-intelligence artificielle nommée Archos réussit à se débarrasser de son maître en lui confessant, tout de go, avant de le tuer, vouloir exterminer la race humaine (« Vraiment ?!? » ai-je pensé en lisant ce chapitre). Voici pour le point de départ, très simpliste et maladroit. La lecture est ensuite de plus en plus décevante puisqu’on a l’impression de lire le scénario d’un mauvais blockbuster qui se contente d’enchaîner les scènes d’action spectaculaires.
C’est d’autant plus décevant que les premiers chapitres étaient malgré tout intéressants. Ils relatent comment les robots commencent peu à peu à devenir autonomes et agressifs. L’ambiance inquiétante créée par leurs étranges comportements est bien rendue. Le personnage de Lurker, un jeune hacker de Londres, est original et c’est mon personnage préféré du livre. Les autres personnages sont plutôt fades et inintéressants.
Passés les deux tiers du livre, j’ai lu le reste en diagonale, lassé par l’intrigue, les clichés et les scènes d’action spectaculaires sans intérêt.
C’est donc une grande déception car l’idée de départ, bien que très classique, est un bon ressort pour un livre de science-fiction. Mais l’auteur se laisse aller à la facilité, à l’action simpliste, n’apportant aucune réflexion et ne renouvelant pas le thème de «l’homme contre la machine ».
Steven Spielberg devrait adapter Robopocalypse au cinéma. Le film est prévu pour 2014 (avec Anne Hathaway et Chris Hemsworth notamment). Espérons que ce réalisateur de talent, que j’aime énormément et qui a beaucoup apporté à la science-fiction avec E.T, Jurassic Park ou encore Minority Report, saura prendre le meilleur de Robopocalypse pour son adaptation. Le pari est compliqué à relever…
Plus sur la guerre homme/machines :
Terminator : un grand classique du cinéma, bien que la science-fiction soit reléguée derrière l’action. Les deux premiers films valent le détour, surtout le deuxième, qui traite aussi de l’apocalypse nucléaire.
Dune : L’oeuvre de Frank Herbert se situe dans un univers où les « machines pensantes » sont interdites, puisqu’une guerre, le Jihad Butlérien, a failli voir la défaite de la race humaine face aux machines. Brian Herbert (le fils de Frank) et Kevin J. Anderson ont raconté dans une trilogie ce fameux Jihad Butlérien (parue au début des années 2000). De tous les préquels que ces deux-là ont écrits (et ils sont nombreux), c’est pour moi le plus réussi. Le thème de la guerre hommes/machines est bien traité et on y retrouve tous les ingrédients d’un bon space opera, avec les fondements de l’univers de Dune.
Micka
18 mars 2013 à 19 h 11 min
Bonsoir Thibault. Sur Amazon, je constate la chèreté de ce livre Robopocalypse. Il est à *** seulement. Le titre donne envie. J’ignore si tu as lu « le secret de la forêt des blaches » qui a probablement un défaut identitque à Robopocalypse. J’aimerai recevoir une note sur Amazon, comme je l’ai fait pour toi avec « Dévotion électrique ». Bonne semaine
Shaly
28 mars 2013 à 10 h 56 min
Je suis tout à fait d’accord en ce qui concerne Robopocalypse. Je me suis mordue les doigts juste après avoir acheté ce livre au prix grandement injustifié. (Asimov s’en retourne probablement déjà dans sa tombe.) Si je n’avais pas lu votre article, j’aurais juré que ce livre avait été écrit uniquement pour précéder le film, comme une sorte de moyen médiatique suivant la tendance actuelle ou les livres adaptés au cinéma sont mis en exergue.
J’aimerais ajouter que le dernier Terminator, 4e je crois, bien que vraiment différent de ces prédécesseurs, non seulement parce que c’est une préquelle, mais aussi par son scénario, insuffle tout de même beaucoup de renouveau dans l’univers.
ANTONIUCCI NICOLAS
6 décembre 2017 à 13 h 15 min
Au vu de ces réflexions, certainement justifiées, montrant le peu d’intérêt de ce livre dans son contenu et intrigue, je vais m’empresser de ne pas l’acheter, puisqu’il est cher, et donc en conséquence de le lire cela me permettant de faire autre chose.
Cependant, je trouve la couverture de ce livre représentant le visage du robot, avec ses yeux rouges et son demi-sourire d’expression totalement humaine, assez intéressante. Je ne doute pas qu’elle puisse convaincre de nombreux lecteurs à se le procurer ceux qui, qui, en fait, achètent mais ne lisent pas.
Ce livre semblerait donc être un bel objet qui aura son importance comme tel et nageant de concert avec d’autres publications dans l’océan des publications présentées dans nos librairies et contenant par contre des mots et phrases de peu d’importance.
Vous me direz, si vous achetez un livre, c’est pour le lire mais, après tout (sauf pour certains heureusement) cela ne sera pas si sûr que cela.