Depuis plusieurs jours une polémique enflamme le milieu de l’auto-édition et concerne un site Internet dont j’ai déjà souvent parlé sur ce blog : MyKindex.com.
Le site connaît un succès croissant et a été révélé au grand public lors de la dernière newsletter de KDP d’Amazon. Celle-ci comportait une interview d’une auteure auto-éditée dont le livre connaît un grand succès, succès qui a été initié grâce au service proposé par MyKindex.
La polémique a ensuite éclaté via les articles de Pierrick Messien sur son blog, un auteur auto-édité que j’apprécie, et d’Actuallité.com relayés par d’autres bloggeurs et sur Twitter (lire l’article de Pierrick Messien et de l’ActuaLitté.
J’ai été très étonné par la virulence des critiques et des attaques à l’encontre de MyKindex, accusés de manipuler le TOP 100 d’Amazon et de tromper les clients, qui pensent acheter des livres devenus « naturellement » des best-sellers alors qu’ils ont été « propulsés ». Les mots ont été durs et le ton parfois condescendant voire méprisant.
Ayant moi-même fait appel à leurs services et ayant décrit précisément dans mes « Points d’étape » ce que pouvait apporter MyKindex à un auteur auto-édité comme moi, j’ai aussi été blessé par ces attaques puisque je devenais en quelque sorte un défenseur du système honni, j’étais soudainement et sans autre forme de procès dans le mauvais camp. Plusieurs auteurs indépendants se sont sentis également attaqués, comme J. Heska, qui l’explique dans cet excellent article.
Je voudrais donc simplement témoigner pour rappeler quelques faits qui ont été soit omis, soit déformés dans les différents articles parus pour critiquer MyKindex et pour montrer que les attaques sont à mon sens exagérées et injustes au regard des arguments avancés et des faits sur lesquelles elles s’appuient.
Manipulation ?
Intéressons-nous tout d’abord à la critique la plus importante : la « manipulation » du TOP 100 d’Amazon. Il est incontestable que MyKindex modifie le classement des ventes, c’est l’essence du service qu’il propose. Cependant, le terme « manipulation » me paraît excessif, puisqu’il n’y a ni trucage ni ordonnancement artificiel des livres dans le classement. Le livre propulsé impacte le classement et le modifie, mais MyKindex ne décide pas de l’ordre des livres. Il est d’ailleurs impossible de prédire le classement d’un livre avant une propulsion MyKindex.
Bien sûr, me rétorquera-t-on, mais cet impact est déjà de la triche en soi ! Je ne le crois pas. Le classement d’Amazon est un classement dynamique : il rend compte du flux des ventes à un instant T. Il est toujours mouvant, toujours changeant. Ce n’est donc pas un classement au sens littéral du terme puisqu’un classement a lieu lorsque les faits à partir desquels est basé le classement sont révolus. On classe les coureurs d’une course à l’issue de celle-ci, on classe les élèves à un concours après que les épreuves aient eu lieu etc. C’est pour cette raison que les classements traditionnels des meilleures ventes de livre que l’on peut retrouver dans la presse sont toujours faits sur une semaine ou un mois entier écoulés. Amazon ne procède pas de cette manière. Il faut donc considérer le classement d’Amazon comme le cours de valeurs boursières, une sorte de CAC40. Votre livre est dans le TOP100 ? Cela signifie qu’il est très apprécié et que sa valeur de marché est donc très élevée. Il commence à décroître ? Il perd de sa valeur car les gens s’en désintéressent : sa valeur de bourse chute. On peut légitimement considérer que ce système de classement est mal fait ou absurde mais il fonctionne ainsi.
Cela produit des paradoxes étonnants et contre-intuitifs. Ainsi, entre deux livres, sur une période d’une semaine, celui qui réalise 50 ventes en une seule journée et aucune les six jours suivants se retrouvera en tête des ventes et son classement diminuera progressivement alors qu’un livre qui réalise 10 ventes par jour durant une semaine (et donc plus de vente que le premier) n’atteindra jamais le haut du classement et naviguera à la même place toute la semaine…
Le TOP 100 d’Amazon n’accueille pas donc nécessairement que des best-sellers, il recense simplement les livres qui, à un instant T, ont une cote très élevée. Parmi eux se trouvent des best-sellers mais également tous les livres qui enregistrent des ventes très rapides dans un laps de temps très court (livres venant juste de paraître, livres dont le prix connaît une réduction importante etc.).
A la lueur de cette explication sur le fonctionnement du classement d’Amazon — qui, comme nous venons de le voir, n’en est pas réellement un —, le service proposé par MyKindex prend une nouvelle dimension. Il ne s’agit absolument pas de transformer un livre en best-seller, comme cela a pu être affirmé (et MyKindex n’a, à ma connaissance, jamais eu cette ambition) mais de lui donner de la visibilité. Penser que, grâce à une propulsion, un livre peut automatiquement devenir un best-seller est quelque peu naïf.
Pourquoi un livre a-t-il du succès ?
Une propulsion est extrêmement rapide, la visibilité donnée ne dure que trois jours environ. Le livre n’a donc que trois jours pour trouver son lectorat, après, il retombe dans les profondeurs du classement (personne n’a voulu miser sur votre ouvrage). Ainsi, j’ai effectué deux propulsions MyKindex : l’une a marché, l’autre non. J’ai vu de nombreux livres propulsés échouer, notamment dans la catégorie science-fiction, celle que je surveille régulièrement. Je n’ai aucune idée du taux de réussite des livres propulsés mais celui-ci est très loin d’être de 100%. Je ferais une estimation (très) grossière à 30% des livres propulsés ayant connu une hausse de leurs ventes après la propulsion et 5% à peine pour les livres réussissant à rester dans le TOP100 après trois jours. Dans ces conditions, prétendre que MyKindex fabrique artificiellement des best-sellers est largement exagéré. C’est notamment oublier qu’un best-seller se construit dans la durée sur le très long terme (plusieurs semaines).
Si un livre connaît du succès après sa propulsion, ce sont pour d’autres raisons, indépendantes de MyKindex. Ces facteurs sont inhérents au succès d’un livre et sont également indépendants de la qualité littéraire du livre :
- la couverture,
- la description,
- le titre,
- le genre,
- le sujet,
- le nom de l’auteur (s’il est connu évidemment et c’est donc un facteur qui ne compte pas pour les auto-édités),
Accéder au TOP100 n’est pas une fin en soi. Un auteur auto-édité comme moi veut que ses livres soient visibles, pour être présentés aux lecteurs, il veut donc être propulsé non pas pour être bien classé, mais pour être visible. Il veut que son livre soit jugé comme les autres, sur son titre, sur son sujet et sur sa description, en espérant que le lecteur lui donnera sa chance.
MyKindex permet d’offrir de la visibilité. Cette visibilité, sur Amazon, passe par le classement, le TOP 100, ou plus exactement, par la valeur de marché à un instant T, selon une logique « the winner takes all » (voir mon article Point d’étape n°4 : Auto-édition et Cygne Noir, à quoi tient le succès ? pour plus de précisions). C’est un fonctionnement regrettable qui contraint un auteur à être dans ce TOP 100 pour espérer obtenir de la visibilité. Ainsi, le site MonBestSeller.com a adopté un fonctionnement bien plus intelligent, puisque sur leur page d’accueil on distingue très clairement les livres les plus lus (avec un classement exhaustif) des livres qui sont « A la Une », c’est-à-dire les livres pour lesquels l’auteur a payé pour qu’ils soient affichés en première page (comme si on achetait un espace publicitaire). Amazon ne procède pas de cette manière. C’est regrettable mais c’est ainsi.
Dès lors, on comprend que le succès d’un livre sur Amazon ne dépend pas uniquement de son classement. Comment un lecteur va-t-il juger un livre qu’il voit pour la première fois dans le TOP 100 ? Le classement joue un rôle mais une fois que vous êtes dans le TOP 100, peu importe que le livre soit classé 4ème, 35èmeou 95ème. Allez-vous vraiment acheter un livre qui est à la 8ème place plutôt qu’un livre qui est à la 68ème ? Bien sûr que non, vous allez le choisir selon les critères énoncés précédemment.
Certains affirmeront qu’un livre présent dans le TOP100 via MyKindex ne « mériterait » pas d’y être et qu’il y a donc tromperie pour le lecteur, qui pense acheter un livre « méritant » de figurer dans ce classement. Il est vrai que rien n’indique qu’un livre a été propulsé (contrairement, je le répète, par exemple, à MonBestSeller.com). Mais, à moins d’acheter compulsivement ou les yeux fermés un livre, il est très facile de distinguer les « vrais » best-sellers des autres livres, propulsés ou non, figurant dans le TOP100. Comment ? Tout d’abord par la notoriété du livre et de son auteur, ensuite par la notoriété de la maison d’édition (s’il y en a une), par le nombre de commentaires clients (et non pas par la moyenne des notes) et enfin par le nombre de jours durant lesquels le livre a figuré dans le TOP100. J’ai donc énormément de mal à croire qu’un lecteur qui achète un livre d’un inconnu, auto-édité de surcroît, dont le livre est présent depuis quelques jours seulement dans le TOP100 et qui a très peu de commentaires clients (disons moins d’une vingtaine) pense sincèrement acheter un best-seller. J’ai d’autant plus de mal à le croire que dans ce même TOP100 figurent des best-sellers, présents dans le TOP100 depuis des dizaines de jours, avec plus d’une cinquantaine de commentaires clients, publiés par des éditeurs comme JC Lattès, Actes Sud et XO Editions.
Nous arrivons donc aux conclusions suivantes :
- Le classement d’Amazon ne reflète pas la réalité des ventes au sens traditionnel ou habituel, mais il reflète la tendance des ventes des livres et n’inclut donc pas nécessairement des best-sellers, mais n’importe quel livre enregistrant beaucoup de ventes dans un laps de temps court (et pas besoin d’être propulsé par MyKindex)
- Le succès d’un livre ne dépend pas exclusivement de son classement mais de sa couverture, de son titre, de son genre et de sa description,
- Un livre propulsé est différentiable d’un véritable best-seller en regardant les indicateurs mis à la disposition de l’acheteur par Amazon.
A la lumière de ces éléments, il me semble très difficile d’affirmer que MyKindex fabrique des best-sellers et qu’il y a tromperie de la part de MyKindex et de l’auteur faisant appel à leurs services.
Quid de la qualité ?
J’en entends déjà rétorquer : « Et la qualité du livre ? Et les commentaires clients ? Ceux de MyKindex sont probablement truqués en plus !». Il est vrai que je n’en ai pas encore parlé. Je vais donc expliquer pourquoi selon moi, ces critères-là ne sont pas déterminants et qu’il n’y a aucune escroquerie ou arnaque de la part de MyKindex.
Au-delà de la promesse d’apparaître dans le TOP100, MyKindex offre une rencontre entre un livre et un lectorat, constitué des lecteurs appartenant au club MyKindex. Il s’agit pour un auteur de donner de la visibilité à un livre, de proposer à des investisseurs son produit, pour reprendre la métaphore boursière. Les lecteurs de MyKindex vont miser sur votre livre en l’achetant (et donc augmenter sa valeur de marché, sa cote, dans le classement Amazon), en le lisant et éventuellement en le commentant.
Les fondateurs de MyKindex déclarent que les lecteurs n’ont aucune obligation de laisser un commentaire et qu’ils sont libres de noter comme il l’entende. On peut choisir de ne pas les croire et de douter de leur sincérité en disant que les commentaires sont faussés et truqués. Regardons simplement les chiffres sur les deux propulsions que j’ai effectuées :
Après la propulsion MyKindex, j’ai reçu une petite dizaine de commentaires clients Amazon (sur 60 ventes garanties par le système) sur chacun de mes deux livres propulsés. J’ai reçu des commentaires franchement positifs pour Eden (5 étoiles) et des commentaires relativement positifs (entre 3 et 4 étoiles, les commentaires 5 étoiles étant issus d’avant la propulsion) pour Dévotion Électrique. Cette disparité des commentaires semble prouver que les lecteurs ont vraiment noté en fonction du livre et qu’il n’y a pas de trucage (je précise que j’ai reçu des « félicitations » pour mon livre Eden de la part de lecteurs qui m’ont directement contacté sans laisser de commentaires Amazon, puisqu’une moyenne de 4.8 étoiles pour Eden pourrait paraître suspecte aux yeux de certains !).
Outre les notes reçus, on remarque également que comparativement au nombre de lecteurs MyKindex qui ont acheté mes livres, assez peu d’entre eux ont finalement laissé un commentaire (environ 7 commentaires pour Dévotion Électrique pour environ 10 pour Eden pour 60 ventes garanties soit respectivement 12% et 17% des lecteurs). Il me paraît dans ces conditions très difficile de parler de trucage en prétendant que les lecteurs MyKindex auraient pour consigne de laisser obligatoirement un commentaire sur chacun des livres qu’ils lisent…
Plus fondamentalement, je pense qu’il est très difficile d’établir une corrélation entre le nombre de ventes d’un livre et ses commentaires clients. Il y a évidemment un lien : plus un livre est bien noté, plus ses chances de se vendre seront grandes. Cependant, lorsque l’on regarde les best-sellers actuels (Fifty Shades of Grey, Inferno etc.), les moyennes obtenues ne sont pas forcément très bonnes, certains commentaires sont même assassins. La qualité n’est ni un critère unique ni une condition nécessaire pour qu’un livre devienne un best-seller (mais nous ne le savions déjà, n’est-ce pas ?). On pourrait répondre qu’il y a une exigence de se conformer à un minimum de qualité, comme la mise en page, la typographie, l’orthographe. Aussi incroyable que cela puisse paraître, certains lecteurs ne s’en formalisent pas. J’ai lu avec stupéfaction des commentaires clients sur des livres auto-édités (non propulsés par MyKindex car publiés avant l’existence de ce site) qui étaient très positifs alors qu’ils ne respectaient pas les standards minimum de qualité que l’on pourrait attendre. Ils louaient l’histoire, l’intrigue, le style et regrettaient simplement une mise en page non convenable et la présence de fautes d’orthographe. Je milite grandement pour que les auteurs auto-édités adoptent des standards elévés (voir mon article ici) mais en naviguant sur Amazon, on se rend compte que certains lecteurs n’y accordent qu’une importance relative.
Tout cela pour dire que la qualité attendue d’un livre est de la responsabilité de son auteur. Il ne peut pas y avoir de tromperie de la part de MyKindex car le site n’est en aucun cas responsable du contenu des livres propulsés et un auteur est libre de la mise en page de ses livres, tant que celle-ci convient à ses lecteurs. Pour rappel, si un lecteur s’estime lésé ou trompé sur le livre, il peut demander à Amazon le remboursement du livre jusqu’à 7 jours après l’achat. Dans ces conditions, quelle peut être l’arnaque ou l’escroquerie ?
Qui sont les perdants ?
Je terminerais ce long article en rappelant que les « manipulations » du TOP 100 et les faux commentaires clients existent depuis très longtemps et qu’attaquer MyKIndex est se tromper complètement de cible pour ceux qui veulent dénoncer ces pratiques. N’importe qui, y compris l’auteur lui-même, peut acheter un livre autant de fois qu’il le souhaite, avec pour résultat de faire grimper les ventes. De même, les grands éditeurs ne « manipulent »-ils pas eux-mêmes le classement ? Certains livres apparaissent dans le classement alors que ceux-ci ne sont même pas sortis, mais simplement pré-commandés ! (le TOP 100 des ventes de science-fiction comporte un certain nombre d’exemples). Que dire sinon des faux commentaires qui pullulent sur Amazon ? Certains sont achetés par l’auteur (auto-édité ou pas) : il existe plusieurs sites Internet offrant pour une poignée de dollars l’écriture d’un commentaire 5 étoiles. Que dire également de la vive polémique qui a eu lieu il y a quelque temps à propos du renforcement du contrôle des commentaires par Amazon, tant certains commentaires n’avaient pour but que de dénigrer ou d’encenser exagérément un livre et étaient écrits par des gens n’ayant même pas acheté le livre en question ?
Enfin, quiconque s’intéresse au monde de l’auto-édition connaît l’histoire d’Agnès Martin-Lugand, dont le livre, auto-publié, est devenu un best-seller sur Amazon avant que Michel Lafon ne lui propose un contrat d’édition traditionnel. Comment a-t-elle fait pour que son livre, Les gens heureux lisent et boivent du café, atteigne le TOP 100 d’Amazon ? Elle a écrit un mail à tous ses proches leur demandant d’acheter son livre afin de le propulser dans le classement. Vous l’avez compris, elle a utilisé le même principe que MyKindex, avec ses moyens personnels et son propre réseau. L’auteure ne s’en est jamais cachée et personne ne lui a jeté l’opprobre. Elle le raconte d’ailleurs dans l’émission On n’est pas couché de Laurent Ruquier (à partir de la 45ème minute de la vidéo).
Au final, je trouve cette polémique tout à fait regrettable car elle discrédite un peu plus les auteurs auto-édités et indépendants qui, bien loin de vouloir gagner de l’argent, veulent avant tout que leurs livres soient lus, et elle divise la communauté de l’auto-édition, qui, à mon sens, a besoin d’être solidaire et de s’entre-aider pour acquérir peu à peu ses lettres de noblesse. Critiquer MyKindex est également dommage car nous voyons émerger un acteur de l’auto-édition, preuve que le marché évolue et se structure, et au lieu d’encourager cet acteur, de le challenger positivement en lui proposant de s’améliorer ou de se transformer si on estime qu’il doit le faire, on tente de le discréditer complètement et de l’accuser d’escroquerie et d’arnaque.
Espérons que l’été apaisera les tensions. Bonnes vacances à tous !
Hivert Christian
4 août 2013 à 14 h 15 min
http://www.mouvementautonome.com/article-aux-ombreux-lecteurs-perclus-de-principes-119349502.htmlng et bien compliqué, mais pour l’ensmble , je corrobore.
http://www.mouvementautonome.com/article-aux-ombreux-lecteurs-perclus-de-principes-119349502.html
Kylie Ravera
5 août 2013 à 1 h 47 min
On pourra dire que cette histoire d’Amazon et de MyKindex aura fait couler pas mal d’encre numérique dans le petit monde de l’autoédition – vous me permettrez d’y ajouter le contenu de mon propre encrier.
Je suis moi-même auteur autoéditée depuis 7 ans et 7 romans – d’aucuns qualifieraient ça de persistance dans l’erreur mais j’y ai trouvé suffisamment de satisfactions pour ne plus accorder trop d’importance aux médisants. Malgré cela, si je m’en réfère aux chiffres, ceux de mes ventes me placent dans le camp des perdants. De ceux qui n’ont pas réussi à percer dans le Top100, à dépasser la barre des 1000 ventes, à forcer la porte d’un éditeur, à accrocher une Rolex à leur poignet avant leur vingt ans d’écriture. C’est avec ce pedigree, et du fond de mon tonneau amarré à la dix-sept et quelque millième place du classement d’Amazon, que je vais tenter d’expliquer pourquoi je suis en désaccord avec vous concernant un certain nombre de points que vous évoquez dans cet article :
- vous récusez le terme de manipulation concernant l’impact de MyKindex sur le top100 d’Amazon. Techniquement, vous avez raison : vous avez bien obtenu le nombre de ventes qui vous permettent d’entrer dans ce classement. Mais vous savez très bien qu’il s’agit majoritairement de fausses ventes, de ventes achetées et payées, qui ne reflètent en rien l’intérêt que des lecteurs ont pu porter à vos écrits. Mettez-vous à présent à la place de l’auteur du livre classé à la 120ème place au plus fort de ses ventes réelles. (Il s’appelle peut-être Houellebecq ou Nothomb, ou alors Tartempion, je n’en sais rien.) Sans les vingt et quelques « propulsés » de MyKindex, son livre serait naturellement dans le top100 et bénéficierait de la visibilité associée. S’il s’agit d’un M. Tartempion, peut-être que le mot « manipulation » va lui trotter dans la tête pendant un petit moment…
- « Votre livre est dans le TOP100 ? Cela signifie qu’il est très apprécié » Justement… pas vraiment.
- « Mais, à moins d’acheter compulsivement ou les yeux fermés un livre, il est très facile de distinguer les « vrais » best-sellers des autres livres, propulsés ou non, figurant dans le TOP100. » Alors pour le coup, j’ai fait le test dit du « collègue lambda », lecteur-acheteur amazonien. A vrai dire, ils étaient même une dizaine. Je leur ai demandé s’ils associaient le top100 à la notion de best-seller et leur réponse a été rigolarde et unanime : évidemment. Bon, maintenant, ils sont au courant. Et quand je leur ai expliqué le truc, ils ont aussi été unanimes pour déclarer qu’ils « ne se laisseraient plus avoir ». On peut choisir de se voiler la face, de l’extérieur, ce système de propulsion reste vu comme une tentative de tromperie.
- « Outre les notes reçus, on remarque également que comparativement au nombre de lecteurs MyKindex qui ont acheté mes livres, assez peu d’entre eux ont finalement laissé un commentaire (environ 7 commentaires pour Dévotion Électrique pour environ 10 pour Eden pour 60 ventes garanties soit respectivement 12% et 17% des lecteurs). » Pour qui connaît un peu les taux de commentaires standards pour des livres publiés dans le circuit traditionnel : c’est énorme. Après, je ne prétends pas qu’il s’agit de faux commentaires. La même suspicion règne sur ceux que j’ai moi-même obtenus, d’autant qu’ils proviennent souvent de lecteurs qui n’ont pas commenté grand-chose d’autre. Je n’y peux rien, l’autoédition est capable de créer un engagement fort de la part des lecteurs qui choisissent de se bouger pour vous – et rien que pour vous. En revanche, si ces commentaires m’ont fait très plaisir, je ne pense pas qu’ils aient suffi à déclencher des ventes à eux tout seuls, on se rejoint là-dessus.
- « Pour rappel, si un lecteur s’estime lésé ou trompé sur le livre, il peut demander à Amazon le remboursement du livre jusqu’à 7 jours après l’achat. Dans ces conditions, quelle peut être l’arnaque ou l’escroquerie ? » La notion de Pile à Lire existe aussi pour les formats numériques. Quel est le pourcentage de lecteurs qui lisent un livre acheté dans les 7 jours ? Je crois que ça ne m’est jamais arrivé. Et si j’achète et lis un livre qui au final ne me plaît pas (je ne parle pas de fautes grossières et manifestes, mais de ce qui pourrait se produire avec un livre « potable » dont j’aurais attendu plus du fait d’une présence dans le top100), il ne me viendrait pas à l’esprit de me le faire rembourser… même si Amazon le permet.
- le fait que d’autres se livrent à des pratiques douteuses (achats de livres par les maisons d’édition, prix littéraires truqués, faux commentaires…) est à mon avis la pire des justifications pour vouloir faire la même chose tout en s’en défendant…
- quand à Agnès Martin-Lugand, qui a utilisé le même système que MyKindex avec ses proches, on ne peut pas dire qu’elle ne s’en est pas pris plein la figure… Dans la vidéo que vous postez, déjà… Mince, on me payerait que je ne voudrais pas être à sa place, la tête sur le billot devant un aréopage de ricaneurs ! Dans une moindre mesure, on n’en dit pas non plus beaucoup de bien ici : http://jeunesecrivains.superforum.fr/t31061-les-gens-heureux-lisent-et-boivent-du-cafe (mais comme j’ai initié la discussion, peut-être est-elle suspecte ?). Bref, il reste toujours une odeur de soufre autour de l’auteur qui réussit en utilisant des « trucs » de ce goût-là.
- qui sont les gagnants, qui sont les perdants ? Pas facile à déterminer, car cela peut vite changer. MyKindex a bénéficié d’une importante publicité dans le milieu des autoédités et y a sûrement gagné des clients. Mais en a perdu d’autres, aussi, ceux que cette polémique a effrayés. Les auteurs faisant appel à leurs services et qui l’ont reconnu ont été conspués… mais ont gagné en visibilité (car « Il n’y a pas de mauvaise publicité »). Tout comme ceux qui, blogueurs ou auteurs, ont rédigé de longs articles pour dire « hou, c’est mal… », il est vrai . Amazon vend encore et toujours plus, et peut-être que M. Tartempion s’en fiche comme d’une guigne, du top100, tout occupé qu’il est (et sans doute comme nous devrions l’être…) à rédiger son prochain opus dans la fièvre de la création.
Au final, je ne trouve pas que cette polémique soit regrettable, puisque nous ne sommes pas tous d’accord et que nous sommes en démocratie Ces discussions auront en outre permis de souligner la difficulté pour un auteur autoédité de se faire lire, de bénéficier de cette fameuse visibilité capable de créer un effet boule-de-neige entretenu, ensuite, par la seule qualité de ses écrits. Comme le dit très bien J. Heska dans l’article que vous citez, quand il s’agit de définir ce qu’on est prêt à tenter pour obtenir du « temps de lecteur », chacun place sa ligne jaune où il le souhaite. C’est pour cette raison que, en dépit de tous les points que je viens de citer et qui visaient essentiellement à souligner ce que j’identifie comme des inexactitudes, je ne condamne fondamentalement ni MyKindex ni les auteurs qui y font appel (s’il y a quelque chose de condamnable, ce sera à une entité spécialisée d’en juger, et même si j’ai pu avoir des doutes à ce sujet, je pense finalement que ce n’est pas le cas).
Mais une espèce de sens du moral ou de l’éthique m’empêche de trouver le procédé compatible avec mes propres exigences, avec le poids que j’accorde à une légitimation fondée sur le seul mérite et des efforts non monnayables, et qui ne s’accommodent d’aucune suspicion de tricherie. Je préfère fermer cette porte qui s’ouvrait peut-être sur le succès, parce que le succès tel que je le définis, et sur lequel je n’ai cessé de m’interroger à longueur de tomes depuis sept ans, je me rends compte que, sans le reconnaître, je l’ai déjà rencontré.
Je vous laisse, avec ce top100, ce à quoi je ne pourrai de toute façon jamais prétendre. Si, tous, nous voulons bien être lus, nous n’avons, chacun, pas la volonté d’y mettre le même prix.
thibaultdelavaud
5 août 2013 à 16 h 12 min
Bonjour,
Merci pour votre commentaire. Je vais répondre aux différents points que vous évoquez :
« Mais vous savez très bien qu’il s’agit majoritairement de fausses ventes, de ventes achetées et payées, qui ne reflètent en rien l’intérêt que des lecteurs ont pu porter à vos écrits ». Précisément, le système MyKindex permet de présenter ses livres à des lecteurs. Comme je le disais, qu’importe que mes livres grimpent dans le classement, je veux qu’ils soient lus. En tant qu’auteur auto-édité, je n’ai aucune visibilité, aucune renommée, donc il est normal que les lecteurs ne portent pas d’intérêt à ce que j’écris puisqu’ils ne savent même pas que mes livres existent. Le système MyKindex permet de montrer aux lecteurs que mes livres existent et qu’ils pourront peut-être leur plaire. Et comme je le soulignais, une propulsion est tellement rapide et courte que très rapidement, le livre retombe dans les profondeurs du classement. Mr Tartempion peut dormir sur ses deux oreilles, dans deux jours, le « concurrent » aura disparu (sauf pour les 5% de livres propulsés par MyKindex qui restent dans le TOP 100 et s’ils y restent, c’est qu’ils le méritent selon moi).
« Je leur ai demandé s’ils associaient le top100 à la notion de best-seller et leur réponse a été rigolarde et unanime : évidemment. » Si j’ai pris la peine de détailler le fonctionnement du TOP100 d’Amazon, c’est précisément pour montrer qu’il n’y avait pas que des best-sellers dans le TOP100. Après, les gens associent le TOP100 aux best-sellers, vous avez sans doute raison, mais vous savez comme moi que c’est une erreur d’interprétation de leur part et qu’il faut leur « montrer » que ce n’est pas le cas (c’est que j’ai fait dans cet article). Est-ce la faute des auteurs auto-édités ou de MyKindex ? Non, il faut qu’Amazon communique plus clairement ou revoit son système de classement (ce qui, personnellement, ne me gênerait pas du tout). De plus, vous oubliez mes arguments concernant les « vrais » best-sellers des autres : je détaille les critères qui indiquent si le livre est un best-seller ou pas (nombre de jours dans TOP 100, renommée de l’auteur, nombre de commentaires clients etc.). Je pense une fois encore que les acheteurs regardent ces critères et vont aussi faire leurs choix selon les autres critères que j’évoquais : couverture, titre du livre etc.
« Pour qui connaît un peu les taux de commentaires standards pour des livres publiés dans le circuit traditionnel : c’est énorme ». Il est vrai que c’est « énorme ». Mais je prenais l’hypothèse que les gens ayant laissé un commentaire aient acheté mes livres via MyKindex (ce que je ne peux pas savoir). Si je considère l’intégralité des ventes et le nombre de commentaires, nous tombons à des pourcentages proches de 4%. Je voulais montrer que tous les acheteurs MyKindex ne laissent pas de commentaires (et qu’ils ne sont même pas majoritaires à le faire) et qu’il n’y a aucune « consigne » donnée de ce côté-là.
« La notion de Pile à Lire existe aussi pour les formats numériques. Quel est le pourcentage de lecteurs qui lisent un livre acheté dans les 7 jours ? Je crois que ça ne m’est jamais arrivé. » Personnellement, même s’il m’arrive de lire un livre 7 jours après son achat, je le fais rarement et mon premier réflexe quand je télécharge un lire est de « feuilleter » les premières « pages ». Mais cela ne nous avance pas dans notre débat, chacun a ses habitudes propres. Cependant, ce système est déjà contesté car de nombreux lecteurs lisent le livre sous 7 jours et se font rembourser, ayant ainsi lu le livre gratuitement ! Je voulais dire dans mon article qu’il existe des outils pour lutter contre les arnaques et les tromperies. Je ne l’ai pas cité mais il existe aussi la possibilité de télécharger gratuitement un extrait du livre, ce qui permet de savoir tout de suite, si le style, la mise en page et l’orthographe correspondent à ce que l’on recherche.
« le fait que d’autres se livrent à des pratiques douteuses (achats de livres par les maisons d’édition, prix littéraires truqués, faux commentaires…) est à mon avis la pire des justifications pour vouloir faire la même chose tout en s’en défendant… » Vous avez complètement raison et je suis désolé pour la confusion car je ne voulais pas du tout dire cela, je me suis mal exprimé. Je voulais dire qu’il existait des pratiques douteuses et avérées et que c’était contre celles-ci qu’il fallait s’insurger, et non pas contre les auteurs auto-édités en général, ceux qui utilisent MyKindex et MyKindex en particulier.
« quand à Agnès Martin-Lugand, qui a utilisé le même système que MyKindex avec ses proches, on ne peut pas dire qu’elle ne s’en est pas pris plein la figure…Mince, on me payerait que je ne voudrais pas être à sa place, la tête sur le billot devant un aréopage de ricaneurs ! ». Il est vrai qu’elle a été critiquée mais surtout pour la qualité de son livre (notamment dans l’extrait vidéo). Je la citais en exemple pour montrer qu’elle me paraissait être quelqu’un d’honnête, qui expliquait sa démarche en toute franchise et qu’elle avait fait appel à ses proches non pas pour « manipuler » le TOP100 ou tromper le lecteur mais pour donner de la visibilité à son livre.
« Comme le dit très bien J. Heska dans l’article que vous citez, quand il s’agit de définir ce qu’on est prêt à tenter pour obtenir du « temps de lecteur », chacun place sa ligne jaune où il le souhaite ». Je suis tout à fait d’accord avec cela. Pour ma part, j’ai décidé d’utiliser MyKindex comme une « expérience » afin d’accroître évidemment ma visibilité. Je raconte sur mon blog mon parcours dans l’auto-édition et j’ai donc décrit mon expérience avec MyKindex. J’ai toujours affirmé dans mes articles qu’il fallait être très prudent avec ce système car cela pouvait se retourner contre l’auteur (notamment si le livre est mal écrit, rempli de fautes etc.), que le succès n’était pas garanti loin de là et que cela avait un coût non négligeable (j’ai même pointé dans mon point d’étape n°6 que j’étais déficitaire : mes « coûts », MyKindex inclus, sont supérieurs aux royalties de mes livres). Si j’ai écrit cet article, c’était pour réagir aux affirmations qui disaient que les auto-édités étaient des escrocs, qu’il y avait tromperie et manipulation de leur part et de la part de MyKindex et qu’ils voulaient exclusivement gagner de l’argent.
« avec le poids que j’accorde à une légitimation fondée sur le seul mérite et des efforts non monnayables, et qui ne s’accommodent d’aucune suspicion de tricherie. ». Concernant les efforts non monnayables, je suis preneur (sans aucune ironie de ma part) car c’est la plus grosse difficulté que j’ai rencontrée en débutant l’aventure de l’auto-édition : pouvoir faire connaître mes livres sans dépenser un sou. Concernant le soupçon de tricherie, je suis triste de voir que des auteurs comme moi qui ont utilisé MyKindex peuvent être perçus comme des tricheurs. Je n’ai jamais eu le sentiment d’avoir triché et je n’ai pas voulu tricher ou frauder. Je n’ai rien pour le prouver, si ce n’est mes articles de blog et mes livres. Qu’on me juge là-dessus. Après, j’ai sans doute été naïf en pensant qu’on ne me verrait pas comme un tricheur et que MyKindex pouvait être considéré comme de la triche. Je n’ai de toute manière plus rien à dire et rien à faire, puisque tout cela est passé. Les gens sont libres de penser ce qu’ils veulent, j’estime m’être expliqué et justifié.
Je vous remercie une fois encore pour vous être donné la peine de répondre à cet article et je vous souhaite une excellente continuation.
A bientôt !
Thibault Delavaud
Kylie Ravera
5 août 2013 à 17 h 18 min
Merci pour cet échange courtois qui permet à des points de vue différents de s’exprimer Je comprends un peu mieux le vôtre, même si je n’y adhère pas. Mais nous avons le choix des « armes » pour mener ce « combat ». A la rhétorique guerrière, je préfère celle de la conquête: la conquête de notre lectorat.
Bonne continuation à vous aussi.
Amicalement,
Kylie
Romain Godest
9 août 2013 à 15 h 08 min
Si le camp semble difficile à choisir pour certains, ce n’est pas mon cas.
Le pouvoir au peuple est mon maître-mot. Les grosses maisons d’édition font depuis trop longtemps la pluie et le beau temps dans la littérature et les français n’ont même plus le choix de leurs lectures.
La publicité tapageuse manipule trop aisément nos esprits et nous persuade qu’autoédition rime avec voie de garage ou ego démesuré d’auteurs ratés.
Mykindex et Amazon changent la donne et les puissants de l’édition ont peur pour leurs millions. Des associations d’écrivains comme Saisons d’écriture voient le jour et les efforts de tous sont mis en commun pour combattre cette injustice. Quoi de plus louable!
J’espère sincèrement que cela va prendre de l’ampleur.
N’oubliez pas : un écrivain est une personne qui est lue (par une seule personne même) et pas forcément une personne qui doit attendre patiemment que l’élite des artistes de Paris lui donne sa bénédiction.
Bruno
7 octobre 2013 à 9 h 29 min
Bonjour Thibault,
Peut-être as tu entendu parler du système de promo « Kindle Top » proposé par le site « Auto-Edition ». Sinon c’est ici: http://auto-edition.vv.si/sp/kindle-top-100-amazon/
thibaultdelavaud
13 septembre 2014 à 15 h 05 min
Je publie ici un commentaire de Jacky, qui, étant localisé à l’étranger, ne peut le poster lui-même (mon blog n’accepte que les commentaires postés avec une IP française) :
Suite à ce sujet, j’ai testé pour vous My Kindex, du moins sa continuité, via son créateur Sebastien Cerise.
My Kindex existe donc bien toujours mais sous une forme différente, sans faille de légalité. Pour en savoir plus vous pouvez lire cet excellent article développé à ce sujet : http://centmillemilliards.com/wp/mykindex-le-retour/
Le principe est simple. Contre un peu plus de 300 € Sebastien propose à son lectorat de faire la promotion d’un ouvrage (accepté préalablement par son comité de lecture) en le leur faisant acheter à 0,99 €. (Participe-t-il aux frais d’achat ? Je l’ignore)
J’ai donc proposé le livre que je vends le plus , un essai de philosophie (light), disposant de bons commentaires (13 commentaires : 4,5/5) : « Enquêtes sur le sens de la vie » (https://www.amazon.fr/dp/B007S83WYI )
Après avoir passé mon livre de 2,99 € à 0,99 € selon sa demande, son collaborateur Thomas m’a envoyé le jour J une copie du mail promotionnel envoyé à son lectorat et donc acheteurs potentiels.
Lettre au demeurant assez bien faite , en voici un court extrait pour vous donner une idée :
« Comme prévu, je vous propose ce matin un nouveau livre que mon équipe a particulièrement apprécié.
Il s’agit d’un essai de philosophie qui se nomme « Enquête sur le sens de la vie ».
Son auteur, Jacky Bourgogne est conférencier dans ce domaine et un auteur à découvrir !
La philosophie fait parfois un peu peur, mais là, c’est le livre parfait pour ceux qui aiment la philo sans le langage du philosophe.
Voici la présentation du livre proposée par l’auteur : … »
Le résultat fut étonnamment rapide. En 30 mns : Plus de 50 ventes !
Mais le souci, c’est que quelques heures plus tard, le compteur n’a pas dépassé 61.
Or pour rentrer dans mes frais il aurait fallu en vendre plus de 900 (A 0,99 € l’on est à 35 %) .
Ne reste que la gloire !
Certes, elle fut au rendez-vous, aussi splendide qu’éphémère : N° 1 rubrique philosophie (devant Matthieu Ricard et Nietsche N° 7 au Top 100 général (où je suis resté 72 h en perdant régulièrement 35 places par jour) L’on notera au passage qu’il « suffit » de vendre 60 livres par jour pour être 7 eme au Top 100.
Lui faisant part de mon désarroi, voici des extraits de mon échange de mails avec son collaborateur Thomas.
Bonjour Thomas
Je dois t’avouer être un peu déçu par les retombées financières (61 livres vendus) alors qu’il en aurait fallu prés de 900 pour rentrer dans mon investissement. Les gens ne sont peut-être pas très concernés par la philo ?
Ou alors il aurait fallu lancer un nouveau titre, celui-ci ayant peut être perdu son potentiel de lectorat s’ils l’ont déjà acquis ? C’était pourtant un bon sujet…
Réponse de Thomas (collaborateur de Sebastien Cerise)
Bonjour Jacky,
Il est effectivement très difficile de savoir quels sont les livres qui vont fonctionner à l’avance. Cela fait longtemps que nous ne faisons plus de paris, car nous nous trompons toujours ou presque…
Je pense que le sujet est bon, mais il est possible que la philo, même à la portée de tous, ne soit pas dans l’air du temps.
En regardant le top aujourd’hui par exemple, et c’était pareil hier, ce qui marche laisse parfois perplexe…
Cela dit, nous avons remarqué à plusieurs reprises que même les ouvrages qui ne restent pas longtemps dans le top général peuvent bien se vendre en « longue traîne » lorsqu’ils se maintiennent dans leurs catégories.
Morale de l’histoire :
- Qui ne tente rien ne gagne rien, mais qui tente souvent perd
- Je ne reproche rien à Sebastien Cerise car son « travail » me semble avoir été bien fait, si ce n’est sa pub un peu tapageuse (le lien est sous son nom.com) qui affiche des copies d’écran de revenus autour de 1000 €. Mais bon c’est le jeu du miroir aux alouettes …
- Pour le côté légal et moral, chacun se forgera sa propre opinion. Cet article traite également très bien de ce sujet : https://www.actualitte.com/…/histoire-de-l-editeur-qui…
- Le côté « un livre vu est un livre lu » fonctionne mais « fonctionne » forcément en « fonction » du livre en question. Comme dit Thomas, « je pense que le sujet est bon, mais il est possible que la philo, même à la portée de tous, ne soit pas dans l’air du temps. » La « longue traine » qu’il évoque également, trainera-t-elle à donner d’autres fruits ? (et de l’entrain)
- On ne m’y reprendra plus de si tôt
http://centmillemilliards.com/wp/mykindex-le-retour/