Comme l’indique le titre, je me suis lancé (très modestement) à la conquête du marché anglophone, c’est-à-dire que je propose à la vente mes livres traduits en anglais (marché est un mot qui peut sembler un peu pompeux et inapproprié mais il permet de faire simple). Pour le moment, cette « conquête » n’en est qu’à ses balbutiements : seul mon livre Dévotion Électrique a été traduit et est proposé à la vente sous le titre Electric Devotion. J’avais fait traduire Dévotion Electrique il y a plus de deux ans mais sans chercher à faire connaître ce livre, préférant me concentrer sur les lecteurs français.
Une nouvelle couverture
Ma première action a été de changer la couverture. Je voulais une couverture plus moderne et plus attirante. J’ai donc fait appel aux services de David Forrest et son site Kouvertures. Voici le résultat final.
Inutile de vous dire que je suis très satisfait de cette couverture. De plus, les échanges avec David ont été rapides et fructueux. Bref, un service de grande qualité que je vous recommande.
Un marché très mature et structuré
Mon livre est donc prêt. Les choses sérieuses commencent. Le marché anglophone est immense : dix fois, vingt fois, cinquante fois plus gros que le marché francophone ? Difficile à dire. En regardant sur Internet, je m’aperçois que les moyens marketing proposés aux auteurs indés sont à la fois très nombreux et variés mais le plus souvent payants : inscription à des listes de diffusion, kits de formation et marketing : celui-ci par exemple… Je me retrouve rapidement perdu, incapable de savoir si les services proposés sont intéressants, efficaces. Je suis également frappé de découvrir que les services payants proposés concernent des campagnes de promo gratuites : 20$ pour que des lecteurs téléchargent votre livre gratuit, 15$ pour apparaître sur une liste de diffusion de livres gratuits… Pas très encourageant de débourser de l’argent pour un retour sur investissement très faible : quelques commentaires obtenus au mieux… D’autres sites proposent sinon des commentaires ou « reviews », gratuitement ou payants comme Online Book Club ou BookRooster.com.
je m’aperçois que les moyens marketing proposés aux auteurs indés sont à la fois très nombreux et variés mais le plus souvent payants
Je découvre également des sites Internet qui proposent des services très complets aux auteurs indés, comme le site publishgreen.com (les prix sont en revanche exorbitants) et Impelsys, un site plus austère et qui semble très haut-de-gamme.
Une promo gratuite sur Amazon.com : pas tout à fait comme sur le .fr
Je décide de ne pas utiliser les différents services découverts sur Internet et de procéder par tâtonnements. Je lance à cet effet une campagne de promotion gratuite pendant 5 jours sur Amazon.com. Il s’agit d’une expérience, observer comment se déroule une campagne gratuite sur le .com. Cette opération a été un échec : seuls 20 exemplaires ont été téléchargés en cinq jours.
C’est évidemment décevant mais pas si étonnant. Je n’ai fait aucune pub sur cette promotion. Comment le pourrais-je ? Je ne peux pas utiliser Facebook ou Twitter, mon « public » étant francophone. Comment mobiliser les lecteurs, leur présenter mon livre ? À part utiliser les moyens marketing que l’on trouve sur Internet, je ne sais pas.
La seule bonne surprise a été de découvrir que les catégories Amazon sont bien plus développées sur le .com que sur le .fr. Cela donne certes quelques surprises (Myths & Legends > Asian pour une nouvelle de SF ? La faute aux mots-clés « Japan », « robot » sans doute…) mais au moins, cela permet au livre d’être plus visible.
Publicité sur Goodreads
Le réseau social de lecture Goodreads donne la possibilité aux auteurs de faire de la publicité, un peu comme sur Facebook. Je dispose déjà d’un profil Goodreads depuis plusieurs mois (voire un an je ne sais plus). Je vous encourage à créer un profil sur ce site, c’est un réseau social très bien fait et très agréable. Je me suis donc inscrit à leur service de publicité il y a un mois, sélectionné mon « audience », les paramètres de budget et Electric Devotion est désormais présenté dans un espace destiné aux publicités sur le site. Les résultats sont cependant très décevants également : la publicité n’a été cliquée aucune fois, sur plus de 700 vues. Et encore, un clic ne vaut pas un achat, un clic permet juste à l’Internaute d’être dirigé vers la page Amazon du livre. Une fois encore, c’est décevant mais prévisible. La publicité a été « vue » 700 fois mais a-t-elle été observée véritablement ? Elle est apparue sur la page Internet mais l’Internaute l’a-t-elle au moins remarquée ?
What’s next?
Il est donc très difficile pour un auteur francophone de se frayer un chemin sur le marché anglophone, sans aucun contact et sans aucun relai (« Et dire que c’est déjà difficile sur le marché francophone ! » êtes-vous en train de penser et vous avez raison). Il existe cependant énormément d’outils et moyens mis à la disposition des auteurs, payants certes. Sont-ils efficaces ? Est-ce qu’ils permettent de compenser l’absence de réseau ? À vrai dire je n’en sais rien et j’hésite à les utiliser.
Je vais continuer mes recherches, essayer de déterminer ce qui est le plus efficace et le moins onéreux pour faire connaître son livre et peut-être que je sacrifierai quelques dollars pour la bonne cause…
Scapa
26 décembre 2014 à 18 h 11 min
Article très intéressant/ Pas vu ton blog en entier hélas. Expérience traduites en mots de tous les jours, merci c’est agréable.
En gros pour être publié il faut payer !!!
Et le Retour sur investissement n’est pas évident.
A+
S. SCAPA
Philippe Saimbert
27 décembre 2014 à 19 h 14 min
Cher Thibault, merci pour ce retour d’expérience qui est assez similaire au mien. J’ai découvert des sites et des services que je ne connaissais pas. J’en testerai certains prochainement. Je te rejoins quand tu dis que le marché anglo-saxon est très différent du marché francophone. En ce moment, je démarche les blogueurs pour leur proposer mon roman et obtenir des reviews (bonnes ou mauvaises). C’est long et ardu. Bonnes fêtes.
Nathalie Bagadey
10 janvier 2015 à 10 h 30 min
Bonjour Thibault,
J’arrive ici via la newsletter (toujours très intéressante et complète, bravo !!!) et je voulais te remercier pour ta transparence et ta sincérité, notamment avec tes copies d’écran.
Je te souhaite du succès sur le marché anglophone mais c’est vrai que l’on se demande souvent comment être connu « là-bas »…
A mon avis, cela passe avant tout par la création d’un site internet en anglais. Tout ce que tu écris ici est intéressant, il faudrait, à mon avis, que tu trouves quelqu’un qui te traduise tout cela et tu aurais ton accroche…
Pas facile, je sais.
En ce qui me concerne, j’en aurais les compétences et l’intérêt pour mais hélas, pas le temps, sinon je t’aurais bien proposé mes services.
Bon courage en tout cas et je te souhaite de belles ventes en 2015 !
thibaultdelavaud
10 janvier 2015 à 15 h 15 min
Merci Nathalie. Effectivement, un site Internet en anglais serait une excellente solution mais je n’ai pas vraiment le temps de m’en occuper… Un jour peut-être !
Thibault