Accueil Réflexions littéraires « Tu travailles sur quoi en ce moment ? »

« Tu travailles sur quoi en ce moment ? »

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« Tu travailles sur quoi en ce moment ? » serait-elle la question à ne surtout pas poser à un écrivain ?

On me demande souvent si je suis en train d’écrire un nouveau livre, si j’ai des « projets en cours ». Je ressens une certaine gêne à répondre à cette question. Cela peut sembler étrange, j’en conviens. Un mélange de prudence (qui sait si j’irai au bout de mes projets) et de pudeur (les envies et ambitions littéraires sont pour moi quelque chose de très personnel, relevant presque de l’intimité) m’empêche de répondre clairement à cette question.

Johnny Depp

Or, on me pose d’autant plus la question que depuis plus de deux ans maintenant je n’ai rien publié. Je répondrai donc que je travaille sur une nouvelle de science-fiction (la première peut-être du deuxième tome de Rêves Célestes ?). Elle a pour thème le voyage dans le temps, un grand classique de la science-fiction. J’ai envie d’aborder ce thème qui est selon moi trop souvent mal traité, utilisé comme un simple prétexte à un récit d’aventures plus ou moins crédible.

je travaille sur une nouvelle de science-fiction [...] qui a pour thème le voyage dans le temps.

Mais au-delà de la difficulté personnelle à parler de son travail littéraire, il est n’est pas facile pour un auteur de répondre à la question : « sur quoi travailles-tu en ce moment ? ». À moins de répondre de manière laconique : « j’écris un roman historique qui se passe pendant la Révolution Française », « une nouvelle de science-fiction uchronique dans laquelle les Nazis ont gagné la Deuxième Guerre Mondiale » etc. il n’est pas aisé de décrire précisément un projet littéraire, quelle ambition est portée. Si l’auteur était capable de répondre, cela impliquerait qu’il a une vision très claire de la structure de son récit, du traitement des thèmes qu’il souhaite aborder…

Or, je pense que l’écriture d’un roman ou d’une nouvelle est un processus plutôt chaotique : l’auteur se surprend lui-même lorsqu’il écrit. Bien sûr, un écrivain applique des méthodes de travail, se fixe une discipline, a une idée générale de la trame de son récit, de la psychologie de ses personnages mais il ne s’agit que d’un cadre très général. En effet, la tonalité du récit, le rythme des phrases et même de nouvelles idées viennent en écrivant. Souvent, la plume prend une direction que le cerveau n’avait pas anticipée. Il faut soudain recommencer, revoir des passages entiers, changer tout un pan du récit… Le doute et l’incertitude habitent en quasi-permanence l’auteur. Le résultat final est souvent très différent de celui qu’on imaginait au départ.

l’écriture d’un roman ou d’une nouvelle est un processus plutôt chaotique.

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Concernant donc mon projet de nouvelle, je suis à la fois très heureux de reprendre l’écriture et d’avoir un but. Je demeure en même temps perplexe car j’ignore encore où cela va me mener. J’ai envie en tout cas de faire participer les lecteurs, de leur montrer le travail d’écriture. Je pense que je proposerai les premiers chapitres gratuitement afin d’avoir un avis, d’échanger avec eux. Le titre de la nouvelle ? Chronos.  Pas très original mais provisoire, bien évidemment !

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2 Commentaires

  1. Florence

    20 février 2015 à 16 h 47 min

    Bonjour Thibault,

    Personnellement, cette question peut me faire extrêmement plaisir (et me rendre très prolixe ^^) quand je suis vraiment immergée dans une histoire. C’est un peu comme quand on tombe amoureux de quelqu’un : on a envie d’en parler à tout le monde ! Mais sans trop entrer dans les détails, ni dévoiler des éléments qui pourraient tuer le suspense à la lecture, cela peut s’avérer compliqué.

    Et puis il y a d’autres moments où je te rejoins. Où le processus d’écriture n’est pas encore assez enclenché pour que j’aie l’assurance nécessaire pour parler de ce qui mijote. Quand j’hésite un peu sur la direction à faire prendre à mon histoire, quand je sens que mes personnages n’évoluent pas tout à fait comme je l’avais imaginé au départ…

    Malgré tout, la question me fait toujours plaisir : elle montre qu’on s’intéresse à ce que je fais :-)

    Florence

    Répondre

    • thibaultdelavaud

      20 février 2015 à 20 h 02 min

      Bonjour Florence,

      c’est vrai que la question est une marque d’intérêt et il est vrai qu’il vaut mieux avoir des difficultés à répondre à cette question que ne pas se la faire poser !

      Répondre

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