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Pourquoi les livres autoédités sont-ils mauvais ?

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Votre sang n’a fait qu’un tour à la lecture du titre de cet article et vous pensez que je suis un traître à la cause des auteurs indépendants. Le titre est provocateur mais en toute honnêteté, c’est une question que je me suis réellement posée (en fait, je me suis posé comme question : « pourquoi les livres autoédités sont-ils aussi mauvais ? »).

Vous avez dit mauvais ?

Précisons tout d’abord que les livres autoédités ne sont pas tous mauvais, loin de là mais dans leur grande majorité, ils le sont. Je distingue trois facteurs de non-qualité des livres autoédités :

  1. L’orthographe et la maîtrise de la langue française. Pas besoin de détailler, je pense que c’est assez clair.
  2. Le traitement de l’histoire et des personnages. Celui-ci est très souvent médiocre : clichés, dialogues creux ou qui sonnent faux, personnages caricaturaux, aucune originalité…
  3. La fadeur. Il s’agit de livres qui sont plutôt assez bien écrits et qui « tiennent la route ». Mais leur lecture laisse indifférent, elle ne suscite ni enthousiasme, ni passion. Ces livres n’apportent pas grand-chose et sont complètement oubliés aussitôt leur lecture achevée.

Soyons honnêtes, même si beaucoup d’auteurs n’ont jamais envoyé leurs livres à des maisons d’édition, ceux-ci n’auraient jamais été acceptés et auraient été « éliminés d’office ».

Failure

Photo de Behrooz Nobakht (CC-BY-NC-ND)

Être (ou ne pas être) un véritable auteur

L’autoédition permet à n’importe qui de publier n’importe quoi sur Internet. Les plateformes comme Wattpad marquent une nouvelle étape puisqu’il n’y a aucun filtre, l’auteur publie un texte sur Internet et tout le monde peut le lire. Alors oui, c’est une grande liberté, peut-être même un progrès. Mais ne nous voilons pas la face non plus, l’autoédition génère une immense pollution, constituée de textes qui, au mieux, ne sont pas intéressants et qui, au pire, sont truffés de fautes, illisibles. Derrière le label « livre autoédité / livre d’un auteur indé », appelez-le comme vous voulez, on trouve une immense variété de textes, très hétérogènes les uns des autres, dont la plupart sont mauvais. Dans ces conditions, il est très difficile pour un lecteur de trouver les bons textes et la conclusion logique s’impose à lui : les livres autoédités sont mauvais.

L’autoédition génère une immense pollution, constituée de textes qui, au mieux, ne sont pas intéressants et qui, au pire, sont truffés de fautes, illisibles.

On peut rétorquer que l’autoédition se professionnalise, que des auteurs indépendants ont une démarche artistique, un vrai talent, que jamais ils n’ont eu autant d’outils à leur disposition. C’est tout à fait vrai. Je pense cependant que cela ne concerne qu’une petite minorité car le mal est plus profond.

Beaucoup d’auteurs indépendants se heurtent à un plafond de verre impossible à briser : accéder au statut de véritable auteur. Je vous vois tout de suite venir : qu’est-ce qu’un « véritable auteur » ? Vaste débat… Selon moi, un véritable auteur est un auteur qui a un lectorat conséquent et dont la qualité des textes et le style sont reconnus par les lecteurs, les critiques etc. Or, beaucoup d’auteurs indépendants ne briseront jamais ce plafond de verre car force est de constater qu’ils ne sont pas au niveau et ne le seront jamais. Dès lors, l’autoédition est condamnée à accueillir les mauvais écrivains et les aspirants auteurs. Ces derniers seront un jour peut-être de véritables auteurs mais ils seront peu nombreux et devront travailler dur.

L’autoédition est condamnée à accueillir les mauvais écrivains et les aspirants auteurs.

Author

Photo de Matt Zhang (CC-BY-NC-ND)

Et les maisons d’édition ?

On pourrait adresser les critiques énoncées dans le paragraphe précédent à des livres publiées par des maisons d’édition. Pour beaucoup, Marc Lévy ou Guillaume Musso (les usual suspects) ne sont pas de vrais auteurs.

Cependant, les maisons d’édition offrent une garantie au lecteur. La qualité sera quasi-parfaite sur la forme : présentation impeccable et absence de fautes de français… Il y a quelques coquilles, inévitables, mais celles-ci demeurent marginales. Et l’on peut s’attendre à un minimum de sérieux concernant l’histoire, puisque l’éditeur sait a priori qu’elle va plaire.

L’édition traditionnelle a d’ailleurs une approche assez cynique par rapport à l’autoédition. D’une part elle l’ignore, en faisant comme si elle n’existait pas et d’autre part, elle se contente de recycler les textes ayant eu le plus de succès, les plus « bankables » : 50 shades of Grey hier, After aujourd’hui, pour les rendre lisibles et accessibles à tous.

Améliorez votre plume, travaillez vos textes, créez des liens forts avec votre lectorat, faites tout pour sortir du lot et pour affirmer votre identité d’auteur.

Devenir auteur

La conclusion est donc sans appel. Auteurs indépendants, si vous croyez en votre talent, si vous êtes prêts à devenir de meilleurs écrivains, améliorez votre plume, travaillez vos textes, créez des liens forts avec votre lectorat, faites tout pour sortir du lot et pour affirmer votre identité d’auteur. Avant d’être un auteur indépendant, soyez tout simplement un auteur.

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33 Commentaires

  1. 010446g

    5 juin 2015 à 9 h 38 min

    Il y a tant de navets dans les livres d’éditeurs ayant pignon sur rue que cela ne change pas grand-chose.
    Parmi ces navets, tous ces écrits de « stars » qui sont parfois géniales sur une scène ou dans un film, que les éditeurs s’arrachent parce qu’ils se vendent alors qu’ils n’apportent rien à la littérature.
    Il y a par ailleurs des écrits sublimes que leurs auteurs envoient aux critiques d’éditeurs pour la seule curiosité de savoir ce qu’ils sont capables d’écrire_ qui ne souhaitent pas être publiés_

    Dernière publication sur le radeau du radotage : Porte-jarretelles

    Répondre

  2. Carville Karine

    5 juin 2015 à 13 h 26 min

    SI je peux me permettre, je trouve que la conclusion sur « devenez auteur » n’est pas en corrélation avec le reste du texte qui est assez lapidaire. En lisant le billet, on comprend qu’on ne sera reconnu auteur que via une maison d’édition. Or beaucoup d’auteurs (dont je fais partie) refusent aussi ce système. La professionnalisation de notre tout nouveau métier est en train d’avoir lieu, laissons un peu le temps faire son œuvre et les lecteurs leur choix.
    Je reste persuadée que les maisons d’édition vont devoir s’adapter très vite au marché du numérique mais aussi à la présence des auto-édités si elles veulent survivre. Parce que, reconnaissons-le : il y a parmi de très très bons auteurs ! :)
    Mon site : http://karinecarville.com

    Répondre

  3. Guy Morant

    5 juin 2015 à 20 h 36 min

    Bonjour Thibault,

    Je suis content de voir paraître cet article, parce que tu es l’un des rares auto-édités qui accepte d’affronter la réalité angoissante de ce flux de non livres qui traverse l’auto-édition. Comme tu t’en doutais, cette réflexion suscite déjà des commentaires passionnés sur les réseaux sociaux.

    La réflexion de Karine me parle beaucoup, cela dit : les auto-édités, dont je fais partie, sont en révolte contre un système paternaliste qui prétend cosigner les livres. Au-delà de la question de la qualité, celle du statut et de la rémunération sont susceptibles d’attirer vers l’auto-édition des auteurs tradi.

    En tout cas, bravo pour ton courage : les réactions ressemblent à un orage, que tu as choisi de déclencher.

    Répondre

    • thibaultdelavaud

      5 juin 2015 à 21 h 37 min

      Merci Guy pour ton commentaire. Oui, je savais que j’allais déclencher l’orage comme tu dis mais pas à ce point-là ! Surtout qu’on me prête des propos que je n’ai pas tenus. C’est hélas la loi du genre j’imagine… J’espère que l’article fera prendre conscience aux auteurs qu’il faut toujours travailler et ne pas se reposer sur ses lauriers.

      Répondre

  4. Laurent

    5 juin 2015 à 20 h 43 min

    Je suis POUR l’auto-édition,je suis contre les gros bouquins ou il faut un dico pour en comprendre les 3/4,je suis pour une écriture simple et fluide que seuls les auto-éditer savent maîtriser,je suis contre les livres qui font milles pages,je suis pour les petits livres,et les histoires simples qui peuvent être lu par un public allant de 10 à 99 ans!

    Répondre

  5. Latif

    5 juin 2015 à 20 h 45 min

    JE SUIS POUR l’auto-édition!!!!!
    Je suis pour les romans amateurs!!!
    Je suis contre les BEST SELLER
    Je suis pour le changement
    Je suis pour l’imperfection dans un roman édité ou on découvre un talent qui mérite d’être aider pour devenir un grand parmi les « sois-disant » grand!

    Répondre

  6. Séverine

    5 juin 2015 à 20 h 47 min

    Pour l’auto-édition,contre ceux qui sont bourrés de fric,pour les petits qui font des écrit milles fois mieux que ceux qui se la pète! Les petits sont des grands qui jouent dans la cour des grands,alors que les grands se croient grand et qu’ils sont en fait petit,petit,petit…

    Répondre

    • Ghaan Indiewriter

      6 juin 2015 à 17 h 09 min

      ^-^ tout à fait d’accord!

      Répondre

  7. Carville Karine

    6 juin 2015 à 12 h 42 min

    Whaaa : Laurent, Latif, Séverine, de telles réactions réchauffe mon p’tit coeur d’auto-éditée !

    Merci Guy Morant pour ta réaction, mais je pense que nous sommes sur la même longueur d’onde pour beaucoup de choses. ;)

    Merci Thibaud d’avoir déclencher cette vague de commentaires ici et ailleurs : j’ai lu beaucoup de réactions intéressantes, et c’est grâce à ce billet.

    Et sur ce : je vais bosser mon prochain thriller pour l’auto-éditer, parce que j’aime ça ! :)

    Répondre

  8. Ghaan Indiewriter

    6 juin 2015 à 17 h 08 min

    Déjà, je salue le courage (et l’idée ^-^) de faire polémique sur ce sujet un peu tabou!

    C’est vrai qu’Amazon est devenu une jungle où parfois croissent les mauvaises herbes mais une sélection naturelle s’opère, notamment grâce aux algorithmes d’Amazon et au travail assidu des blogueurs ou devrais-je dire des blogueuses ;) littéraires.

    Alors oui, il y a de tout chez les auto-édités. Ce n’est pas que par inconscience ou paresse. Chacun fait de son mieux à la mesure de ses moyens.

    J’ai choisi de travailler mon style pour le rendre le plus lisible possible.
    J’ai choisi d’analyser les méthodes d’écriture de scénario pour comprendre comment pensent les éditeurs.
    J’ai surtout choisi d’investir dans mes rêves et de payer un correcteur pour m’assurer que je proposerais quelque chose de qualité professionnelle à mes lecteurs!
    Mais tout le monde n’a pas les moyens de payer…

    Le vrai problème est que même un travail honorable peut sombrer dans l’oubli.
    Etre indépendant dans l’édition est la même chose qu’être indépendant dans la BD ou le jeu vidéo. Il faut faire son marketing soi-même et se construire une image de marque.
    C’est très complexe quand on n’est qu’un écrivain et démotivant au regard des premiers résultats.

    Le conseil que des indépendants à succès m’ont donnée – j’ai pris mes conseils dans le jeu vidéo mais je pense que c’est aisément transposable au roman – est le suivant:
    « Produisez beaucoup, en cycle court. Ne vous arrêtez pas au premier échec. Chez les indies, la notoriété croit peu à peu et les ventes s’accumulent grâce aux titres anciens, remis sur le devant de la scène à chaque nouvelle parution. »

    Moralité: Il faut juste faire de son mieux sans jamais se décourager et sans perdre de temps!

    C’est mon crédo pour les trois prochaines années ^-^
    on verra bien si ça marche!

    et mon site, car il faut jamais perdre l’occasion de faire un peu de pub quand on est indé ^^
    http://ghaanima.com/

    Merci encore Thibault pour cette occasion de débat et bon courage à tous! :D

    Répondre

  9. Morgane Pinon

    6 juin 2015 à 21 h 00 min

    Mince alors ! Voilà un article qui a bien commencé à me faire déprimer :(

    Oui, nous sommes noyés dans la masse, car il est vrai qu’avec une telle formule, n’importe qui peut publier n’importe quoi…
    Par contre, j’ai vraiment lu de belles choses écrites par des auteurs indépendants et il y en a qui ont beaucoup de talent ! Car c’est magique, depuis que j’ai l’application Kindle, je n’ai jamais autant lu de ma vie !
    Alors oui, il y a une différence entre écrire des livres et être un vrai auteur. Mais il ne faut pas tomber dans des généralités. Il y a de vrais talents (je me répète une peu :) ).

    Maintenant je suis d’accord sur une chose, être auteur indépendant, c’est moins confortable que d’avoir une maison d’édition en support. Là, il faut passer du temps, et même beaucoup de temps, pour se relire et faire en sorte de rendre nos livres aussi professionnels que possible. Et je pense que c’est un point à ne pas négliger quand on est indépendant… Il ne faut pas être trop impatient de sortir son nouveau livre et bien vérifier que tout est correct. Un conseil qui me semble bien difficile à suivre, quand on a hâte de faire lire notre dernier bébé :D

    Au final, j’aime bien ton article, où tu essayes de finir sur une note optimiste d’encouragement ! Prenons le temps de bien faire les choses. Et surtout le temps d’échanger avec les lecteurs, car c’est à mon avis l’atout majeur d’être auteur indépendant. Il est très facile de nous contacter et ces partages font toujours très chaud au cœur ;)

    Répondre

  10. Sébastien Chevrey

    7 juin 2015 à 8 h 38 min

    Article très courageux, en effet :) Il n’y a finalement que ceux qui se donnent du mal pour proposer des bons romans en auto-édition qui se rendent compte de tous les déchets que l’on peut trouver maintenant que chacun est libre de publier ce qu’il veut… Mais après tout, nous sommes encore dans l’enfance de l’auto-édition, le temps fera le tri…

    Je note que les maisons d’édition qui repèrent les auteurs à succès sur Wattpad par exemple, sont des maisons anglo-saxonnes. Nous n’avons pas encore vu d’éditeur français dénicher un best-seller parmi les auto-édités. Mais on sait que les éditeurs ne cherchent pas les talents, ils veulent juste faire plaisir à leurs amis…

    Bref, merci pour cet article, il faut dire les choses comme elles sont :)

    Répondre

  11. Annette Lellouche

    3 juillet 2015 à 9 h 03 min

    Bonjour Thibault, Juste une question : Ce « coup de gueule » est-ce pour nous dire que vous abandonnez l’auto édition ? Ou est-ce un peu de ras le bol ?
    Je suis auto éditée par ma maison d’édition (qui a pignon sur rue mais qui ne prend pas d’auteurs) et je m’en porte très bien. Ma progression, lente mais assurée, me satisfait pleinement. En dédicace, combien d’auteurs édités sont dégoutés de passer des journées entières pour quelques euros. Ils se transforment, ni plus ni moins, en VRP de leur maison d’édition. Sauf bien sûr la poignée de cerises promotionnées à tour de micros sur les plateaux télévisés, les autres rament… Quant à la qualité des écrits des auto edités, oui beaucoup laissent à désirer mais aussi beaucoup d’auteurs édités par des ma

    Répondre

  12. Annette Lellouche

    3 juillet 2015 à 9 h 09 min

    oups… mon commentaire s’est impatienté et il est parti tout seul…
    maisons d’édition de renom ne valent pas grand chose non plus. La littérature a baissé de niveau. Les 500 pages très souvent sont du remplissage. Enfin bon, je ne donnerai qu’un conseil aux futurs auteurs « que l’écrit leur procure du plaisir, le reste suivra… forcément ».
    Amicalement. Annette

    Répondre

    • thibaultdelavaud

      3 juillet 2015 à 22 h 17 min

      Bonjour Annette, merci pour votre commentaire.

      Non je n’abandonne pas l’autoédition. Cela reste un formidable moyen d’expression et donne une grande liberté. Le but de l’article était de faire prendre conscience aux auteurs indés qu’il y a encore beaucoup de travail à fournir et que l’autoédition a également une « face sombre ».

      Les maisons d’édition ne sont pas exemptes de tout reproche loin de là mais cela ne signifie pas pour autant que l’autoédition est meilleure…

      Bonne soirée et à bientôt !

      Thibault

      Répondre

  13. Didier

    3 juillet 2015 à 10 h 05 min

    Je me permets d’intervenir un peu tard, car après lecture de l’article et des commentaires, il me parait utile de faire deux remarques :
    1) Le distinguo entre auteurs indépendants et support d’écriture.
    Prenons l’exemple de Wattpad. Sur le fond, ce site est vraiment bien fait, et permets de vivre son écrit des deux côtés (j’ai même deux pseudo différents ;-) ). Sur la forme, les créateurs du site « laisse faire » la machine, et les outils de sélection peuvent ainsi, dans une rubrique de découverte sélectionnant les « œuvres sensationnelles », proposer un écrit de 1 ou 2 pages mal écrit et oublié par l’auteur et un livre bien écrit, construit et terminé.
    Dans ce modèle, la qualité se fait au dépend de la qualité et le mot auteur est galvaudé, les bons pâtissant d’être noyés. La multitude ne permet plus de sélectionner, de lire, d’aider, voire de conseiller ceux qui le méritent. Un site identique, avec une gestion humaine élaborée, serait une vraie vitrine et une source pour les éditeurs.
    2) Ce site nous apprend aussi que les lecteurs et la lecture en elle-même changent. L’œuvre la plus lue est une sorte de carnet quotidien, écrit par une jeune fille d’une cité, d’origine maghrébine dans un langage parlé très… explicite, nécessitant, au début, pour les non initiés, le recours à une aide extérieure. Les compteurs Wattpad indiquent 825 000 vues (à diviser par le nombre de chapitres) et environ 40 000 « j’aime ». L’auteure a réussi a affilié 1 300 abonnés. Même si, à mon avis, ce livre n’est pas dans sa forme actuelle éditable, je pense que cette jeune femme mérite la qualification d’auteure.
    Bien cordialement à tous,
    Didier

    Répondre

  14. thibaultdelavaud

    18 juillet 2015 à 12 h 47 min

    J’ajoute un commentaire de Christine, qui n’a pu être posté car elle vit au Québec (et mon blog n’accepte les commentaires que de personnes vivant en France, afin de lutter contre les spams) :

    « Je crois que le livre, comme une pièce de théâtre, a besoin d’une petite équipe. L’auteur peut avoir plusieurs talents, mais ne les aura pas tous. Au théâtre, s’il peut écrire, jouer et mettre en scène, ce sera un génie! Pourrait-il aussi s’occuper de l’éclairage, des décors, des affiches, de la vente des billets, etc.?

    Heureusement, pour nos textes, il y a d’autres supports que le livre. Il y a, par exemple, le blog.

    Je crois qu’un « vrai » auteur est celui ou celle qui écrit les textes qu’il VEUT écrire, qui peaufine ses textes avec rigueur et amour, qui donne de la visibilité à ses textes et qui ne se prend pas pour un autre. »

    Répondre

  15. Lily

    16 septembre 2015 à 21 h 04 min

    Stupide, pour plusieurs raisons basiques :

    1) Les éditeurs ne reversent aux nouveaux écrivains que 5 à 7% du prix de vente HT d’un livre.
    Or avec un livre auto-édité, l’écrivain conserve 70% !

    2) Les éditeurs français sont extrêmement frileux. Même avec les best sellers étrangers ! Exemple : La France a été le dernier pays européen à publier le Da Vinci Code de Dan Brown, parce que l’auteur était devenu incontournable, et après avoir refusé Anges et Démons, écrit bien avant et qui n’a été publié qu’ensuite…parce que là, l’éditeur était certain du succès.

    3) Vous n’avez surement pas lu plus de 0,0001 % des livres auto-publiés (même en lisant 16 heures/24), ne serait-ce qu’en France, alors de quel droit pouvez-vous juger de leur qualité d’écriture, leur pertinence et leur force d’accroche ?

    Je vous conseille de lire cet article, beaucoup plus intelligent que le vôtre :

    http://www.lexpress.fr/culture/livre/salon-du-livre-5-bonnes-raisons-de-s-auto-editer_1499918.html

    Répondre

  16. Patrick Moindrault

    21 février 2016 à 18 h 40 min

    Pourquoi les livres autoédités sont-ils mauvais ? Cette question existentielle, je me la pose depuis longtemps Thibault…

    Et éventuellement avec autodérision, comme en publiant cet article :
    http://www.des-mots-et-davantage.com/13-raisons-pour-ne-jamais-lire-patrick-moindrault/

    On peut lire ici ou là que l’autoédition est une chose merveilleuse, car l’auteur peut s’en mettre plein les poches avec le gentil Amazon… là où le méchant éditeur ne paiera pas tripette. La bonne blague ! Sans mise en avant payante et re-payante, le gentil Amazon ne vous mettra jamais en avant, et en plus si vous n’avez pas trop de chance il vous enlèvera même (comme à moi) systématiquement les rares avis positifs que vous arriverez à glaner laborieusement ! Donc 70% de rien, ne donne pas grand-chose.

    Le plus gros drame de l’autoédition est effectivement le nombre de navets incroyables qui noient dans la masse ce qui mériterait d’être découvert… Et qui n’aura jamais aucune visibilité !

    La proximité de l’autoédition avec son lectorat n’est que du vent, avec toujours pour cause ce manque de visibilité… Un auteur peut-il vraiment émerger sans dépenser des sommes folles en marketing ni en bidonnant les avis Amazon ou ailleurs… Franchement je ne pense pas.

    Merci pour cet article politiquement incorrect.
    Patrick.

    Répondre

  17. Manou Fuentes

    21 mars 2016 à 9 h 06 min

    Je ne crois ps être hors sujet en vous mettent en copie un poste dédié à Monsieur Augustin Trapenard,

    Monsieur,

    Je vous ai vu à la télévision parler du salon du livre et vous m’avez fait quelque chagrin lorsque vous avez donné votre point de vue sur l’auto édition.

    Voyez-vous, Monsieur Augustin Trapenard, l’auto édition est une chose finouche et imprévisible que peu de gens du métier du livre ont vu venir.

    Elle a réussi, en un rien de temps au regard des siècles, à faire trembler les murailles de l’édition érigées de longue date pour nourrir un tas de gens qui n’ont jamais écrit une ligne.

    Écrivain, ce n’est donc pas, pour vous, un vrai métier. Les métiers d’écriture, dans votre bouche reviennent à ceux qui n’écrivent pas. C’est bizarre non?

    Vous parlez, la larme à l’oeil, des métiers menacés par l’auto édition que sont les éditeurs, les traducteurs, les correcteurs et les libraires. Une véritable catastrophe. Une trahison. Mais, vous ne dites pas un seul mot des auteurs.

    Ne sont-ce pas eux, pourtant, qui, dans la solitude de leur cervelle ont de tout temps agencé les mots ? Pourquoi n’en dites vous rien ? Leur écriture vaut-elle tripette ?

    Tenus au mutisme, pour une raison qui m’échappe, ils se laissent tondre la laine sur le dos.

    L’auto édition risque de réenchanter ces auteurs laissés sur la touche et de les pousser à voler de leurs propres ailes pour qu’on cesse de les plumer comme des pigeons.

    Alors, les honorables maisons viendront chiper, comme elles ont commencé à le faire, les pépites et les belles pousses qui commencent à verdir dans les vastes champs de l’auto édition jusque-là emplis d’ivraie.

    Monsieur Augustin Trapenard, vous êtes bel homme, vous avez un joli patronyme, une ascension fulgurante. Peut-être votre parcours inspirera-t-il l’un d’eux ?

    Répondre

    • thibaultdelavaud

      21 mars 2016 à 22 h 18 min

      Bonjour.
      Je ne remets pas en question le principe d’autoédition, moi-même je suis autoédité et je continuerai sans doute dans cette voie. C’est pourquoi je vous trouve un peu injuste car mon propos est différent de celui d’Augustin Trapenard. Après, vous pouvez tout à fait être en désaccord avec moi sur cet article mais je pense qu’il s’agit d’un autre débat que celui ouvert par A. Trapenard.

      Merci et à bientôt !

      PS : pouvez-vous me dire par quel moyen vous avez trouvé mon article ? J’ai l’impression que quelqu’un l’a mis sur Facebook (alors que l’article date d’il y a plusieurs mois)

      Répondre

  18. Manou Fuentes

    21 mars 2016 à 9 h 08 min

    Mettant et pas mettent. Post et pas poste.
    Décidément la correction automatique fait des siennes
    Pardonnez-moi

    Répondre

  19. Désirée T.

    21 mars 2016 à 12 h 59 min

    Merci d’écrire tout haut ce que je pense tout bas mais avec agacement depuis pas mal de temps. Je serai même plus sévère que vous et je dirai que 99% de ce qui se publie en auto-édition est mauvais. Suffit d’aller lire une ou deux des personnes qui ont posté ci-dessus pour être convaincu du bien fondé de votre article. Alors comment dénicher des perles dans toutes ces moules qui se prennent pour des huîtres? Personnellement j’y ai renoncé. Et le problème est partout, tout le monde écrit et tout le monde veut satisfaire son petit égo en éditant un livre. Et de chercher à le vendre à toute force en faisant sa pub partout, tout le temps, sans vergogne, certains ont même la naïveté de « vouloir vivre de leur plume ».

    Et encore, vous n’imaginez même pas ce qu’on peut lire du côté des « poètes », à quel point cela pique les yeux ^^

    Répondre

  20. Gilles

    21 mars 2016 à 16 h 18 min

    « Les éditeurs savent a priori ce qui va plaire au public ». Lol. Ta blague est tordante, mais t’aurais pu attendre le premier avril…

    Répondre

  21. Emmanuel Ranson

    21 mars 2016 à 17 h 14 min

    Bonjour Thibault,

    Le sujet passionne. L’autoédition rassemble sous une même bannière les laissés pour compte de l’édition classique et ceux dont c’est leur philosophie que de la refuser.

    Avec humilité, je voudrais témoigner. Une agence littéraire avait pris sous son aile mon manuscrit. L’a couvé six mois. Puis rien. Je l’ai présenté à quelques grandes maisons. Ordinaire. J’ai eu trois retours avec critiques. Tous étaient des refus mais motivés. J’ai retravaillé mon projet sans repasser par la case « éditeurs ».

    Pourquoi ai-je opté pour l’autoédition ? Parce que je me sentais légitime. C’est bête à écrire mais je n’aurais pas publié ce roman dans sa première version.

    Depuis, j’ai trouvé un lectorat. Modeste et fidèle. Il attend mon second roman. Je voulais témoigner que des professionnels m’ont contacté : un critique littéraire d’un hebdo et même trois éditeurs. Tous m’ont encouragé à poursuivre. Alors vous me direz : « Pourquoi le critique littéraire n’a pas parlé de votre premier roman ? ». Je répondrai : « Parce qu’il était autoédité. »
    Voilà une triste réalité.

    Bien à vous,
    Emmanuel Ranson

    « La bonne longueur de l’élastique »
    Chez Bookelis

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    • thibaultdelavaud

      21 mars 2016 à 22 h 13 min

      Bonjour.
      Merci pour votre témoignage. Oui, vous avez tout à fait raison, l’autoédition a mauvaise réputation et aura encore pour très longtemps mauvaise réputation. Mon article parle d’un phénomène massif qui ne s’estompera jamais : à savoir que l’autoédition, en sa grande majorité, recycle et produit des livres qui ne sont pas au niveau. Une minorité de livres autoédités est de qualité et a du potentiel mais elle restera toujours écrasée par la masse de mauvaise qualité.

      A bientôt.

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  22. Azal

    21 mars 2016 à 19 h 32 min

    Nombre de livres qui font actuellement les succès de librairie, sont des œuvres autoéditées au départ, comme « Cinquante nuances de Grey ».
    Par ailleurs, vous n’êtes pas Houellebecq, ou Yasmina Khadra et encore moins Victor Hugo pour vous poser en donneur de leçons.

    montrez-nous votre glorieuse production (si elle existe), nous demandons qu’à apprendre.
    Je crois que c’est Victor Hugo qui a écrit : « La liberté commence où l’ignorance finit ».

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    • thibaultdelavaud

      21 mars 2016 à 22 h 08 min

      Bonjour, je suis moi-même auteur autoédité, j’ai écrit plusieurs nouvelles. Je vous laisse libre de juger.

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  23. rougepolar

    28 avril 2016 à 11 h 36 min

    Auteure autoédité ET édité dans une maison à droit d’édition, la difference ne se trouve que dans un seul domaine : la liberté ! Une maison vous impose des directives par contrat, tandis que l’autoédition nous laisse libre. Pour ma part, je jongle volontairement entre les deux sur deux types d’écrits différents et cela marche :)

    Dernière publication sur Rougepolar : The end

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  24. Nicolaï Drassof

    22 octobre 2016 à 17 h 34 min

    Décidément, votre corne de brume résonne longuement de sa chanson lugubre.
    Dans L’autoédition, il y a de tout, a commencer par la méthode.
    Il y a ceux qui alimentent les monstres comme Amazon et se satisfont des avis du plus grand nombre de ses lecteurs spécifiques C’est un point de vue que je n’adopte pas par conviction
    Il y a ceux, qui se font avoir par différentes plateformes gratuites qu’on finit par payer par paresse de faire soi-même le travail ou par sur-modestie de se croire incapable de le faire
    soi même Ceux là offrent à la vente des livres(papier) hors de prix parce qu’il faut bien faire payer ces services par le bout de la chaîne : le lecteur
    Il y a ceux, comme moi et comme Annette Lellouche (voir ci-dessus), et beaucoup d’autres, qui, en plus d’écrire, se tapent tout le boulot de préparation complète du livre pour juste avoir recours à un imprimeur. Pour moi, ce sont les véritables autoedités
    Là, on se retrouve à égalité avec tout une faune de petits ou moins petits éditeurs qui ne font pas le job, accaparent injustement des droits(on ne sait jamais) et je côtoie dans les salons du livre des auteurs qui se déplacent, perdent leur temps, pour gagner 1€,20 par livre. Avec les faux frais qu’ils engagent, ils travaillent pour rien pour leur éditeur. Ah oui, le prestige ! A part les grandes maisons, où se trouve le prestige ? le livre a été lu par un comité ? Quelle légitimité, ce comité ? corrigé ? Oui, par un correcteur automatique qui laisse passer ou introduit des bourdes énormes, parce que justement il est automatique, et ne perçoit pas les nuances. Je passe sur l’impression, qui va au moins cher et laisse parfois à désirer. Une amie auteur a voulu dédicacer son livre, l’autre jour, sous mes yeux: le livre était imprimé à l’envers et commençait par la fin !!!
    Restent qui ? les grandes maisons, submergées par le nombre et qui, même si elles vous acceptent en seconde zone, donneront à votre bébé chéri un très court avenir terminé au pilon ! et vous n’y pouvez rien, car vous avez vendu votre enfant et ses droits de vie.
    Vous aurez compris que j’ai choisi cette dernière formule, et ça va, merci.. Mes tirages sont modestes , certes, mais, sur la durée, je fais des retirages.
    Je me suis résignée à être mal diffusée, car c’est la partie que j’assume aussi mal que les petits éditeurs qui m’ont éditée à mes débuts. je savoure ma liberté avec délices, et la délicieuse proximité avec mon trop mince lectorat. Si un éditeur me proposait(je ne le recherche pas pour le moment) de m’éditer, je poserais mes conditions, croyez-moi. Mais jamais , quand on envoie un manus, ils ne nous indiquent ce qu’ils offrent.
    Je trouve que les auteurs, par qui tout commence, pourtant, sont des moutons qui se laissent tondre en bêlant si peu que c’en est une acceptation.
    Quant aux reproches que vous adressez aux auto édités en général, je répliquerai qu’on achète pas un livre sans ses lunettes, qu’il faut feuilleter et lire un peu, on repère vite ce qui est trop énorme. pour le reste, il y a presque égalité : les best-sellers sont parfois décevants, et des ouvrages autoédités sont parfois des pépites inattendues d’originalité et de non conformisme

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    • thibaultdelavaud

      22 octobre 2016 à 17 h 47 min

      Merci pour votre commentaire. Lorsque vous dites qu’on repère vite ce qui est trop énorme, je pense que c’est le cas pour les livres autoédités dont le travail a été grossier : fautes d’orthographe, style bâclé etc. En revanche, il y a aussi beaucoup de livres autoédités qui sont satisfaisants sur la forme et le style mais qui demeurent insipides et sans intérêt… C’est en ce sens que j’affirme que l’immense majorité des livres autoédités sont mauvais. Ou, à défaut d’être mauvais, sans intérêt et banals.

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  25. Alessandro Moda

    16 février 2018 à 21 h 44 min

    Bravo à vous-même et à plusieurs personnes ayant commenté.

    Bravo pour la sincérité et la vérité que l’on ne trouve pas aussi crues assez souvent et que l’on ne doit pas se cacher.
    Tellement de « pauvres écrivaillons » sont encouragés à fond perdus, car on a jamais fait un pur-sang en donnant des vitamines à un âne bâté. (je sais ça va pas plaire, ça non plus)

    Tant de sites, exploitent la crédulité ambiante et essayent de faire quelques bénéfices en affiliant les candidats qui tentent leur chance dans l’écriture et leur donne un espoir illusoire de chef d’œuvre de leur vie, de la décennie ou du siècle en un stage en ligne de vingt leçons, comme cela existe dans tous les domaines du web, j’ai honte.

    Voilà sans plus d’amertume que cela, votre blog est agréablement intelligent et bien suivi. [ Sauf par ceux/celles qui deviennent agressifs lorsqu'ils ne sont pas d'accord et que vous avez le fair-play de publier]

    Merci.Bien à vous (Toutes et tous)

    Alessandro

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  26. julie

    19 août 2018 à 22 h 42 min

    OMG je reste pas d’accord avec cet article non plus! Pour moi cet article est trop cliché et fait de trop grande généralité alors qu’il y a aussi de très bons auteurs auto-édités qui ne laissent pas indifférents, regardez du côté des auteurs auto-édités de thrillers il y en a une que je connais qui écrit des choses qu’on s’en souvient! Et je déteste cet appellation « vrai auteurs » ou « pas vrais auteurs » même concernant levy et musso que je n’ai pas encore lu mais qui sont sur ma liste, c’est très élitiste de dire ça et je déteste l’élitisme, du moment que ça plait et ça touche un public c’est ce qui compte bon sang

    Répondre

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