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Salon du livre 2016 : l’autoédition entre consécration et polémique

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Comme les deux précédentes années, je me suis rendu au Salon du Livre (étrangement rebaptisé Livre Paris). L’autoédition a été à l’honneur avec de nombreux événements et débats organisées autour de celle-ci. Amazon/Kindle a été très présent en organisant plusieurs speed-dating et tables rondes, attirant de nombreux auteurs et curieux. Le géant du Net a de plus profité de l’événement pour annoncer le lancement d’un nouveau concours en partenariat avec TV5 et ayant pour parrain Guillaume Durand (tous les détails ici).

Amazon toujours plus fort

La puissance d’Amazon et sa capacité à porter l’autoédition sur le devant de la scène ne sont plus à prouver mais je reste impressionné de voir que la firme de Jeff Bezos réussit à faire entrer, peu à peu, l’autoédition dans une nouvelle dimension et à lui donner une place prépondérante. L’autoédition a également bénéficié d’une couverture médiatique importante, atteignant par la même un niveau jamais atteint auparavant. Les médias généralistes, le JT de France 2 du vendredi 18 mars en tête (voir ici, à partir de la 33eme minute), se sont penché sur ce phénomène qui ne peut plus être ignoré.

De belles victoires pour l’autoédition et les auteurs indépendants ? Incontestablement. Cependant, deux polémiques ont éclaté sitôt le Salon terminé.

La première, moins importante, concerne le concours Amazon évoqué précédemment. Une société française, Les Éditions du Net, portent plainte pour plagiat. Je n’entre pas dans le détail de la polémique, je vous renvoie à l’article suivant.

La déclaration de guerre d’Augustin Trapenard

La seconde, beaucoup plus virulente, est très révélatrice de l’importance prise par l’autoédition et le regard porté sur elle. Elle a éclaté lundi matin, lorsque de nombreux auteurs indépendants ont découvert la chronique d’Augustin Trapenard vendredi 18 mars dans le Grand Journal (vous pouvez voir la chronique ici).

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

De nombreux auteurs, dont Amélie Antoine, la lauréate du prix Amazon de l’année dernière, ont réagi vivement à cette chronique (voir ici son post Facebook). D’autres ont directement interpellé Augustin Trapenard sur Twitter, qui a accepté de répondre (ce qui est plutôt honorable de sa part). Je pense que le chroniqueur de Canal Plus n’était pas très inspiré et visiblement, il ne connait pas bien l’autoédition. Ses propos manquaient de précision et comportaient des généralités et des clichés. Cependant, j’ai été tout autant étonné par la réaction des auteurs autoédités car leur virulence était selon moi disproportionnée par rapport au « crime » d’Augustin Trapenard. Au-delà des généralités et approximations de son discours, il a tout à fait le droit de se montrer critique et de préférer le modèle traditionnel d’édition.

Fight

Photo de Gianfranco Blanco (CC-BY-ND)

Polémique ou reconnaissance ?

A l’occasion de cette polémique, un article que j’avais écrit il y a presque un an a été republié sur Facebook. Il s’agit de : « Pourquoi les livres autoédités sont-ils mauvais ?« . A l’époque, cet article avait fait battre tous les records de fréquentation de mon blog. J’ignore qui a exhumé l’article mais à nouveau, il a fait battre le record de fréquentation avec plus de 650 visiteurs uniques le lundi 21 mars (j’ignore qui a mis en avant mon article sur Facebook, si vous le savez, cela m’intéresserait d’avoir l’information).

A ceux qui sont inquiets de voir l’autoédition attaquée et victime des polémiques, qu’ils se rassurent. D’une part, la polémique fait de la publicité à l’autoédition et d’autre part, elle la place au cœur du débat. Quant à savoir si la polémique peut porter un sérieux préjudice à l’autoédition, je pense, sans l’ombre d’un doute, que cela la renforce au contraire. Car après tout, la polémique n’est-elle pas une forme de reconnaissance ?

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4 Commentaires

  1. Michel Bellin

    31 mars 2016 à 23 h 45 min

    Bonjour,

    Depuis 20 ans, ma devise est « Lis tes ratures » et non pas, Littérature.

    Depuis 20 ans, j’ai galéré avec des Editeurs traditionnels qui ont peu souvent soutenu mes projets, m’ont fait languir des mois et des mois dans l’attente de « niet » jamais argumentés, m’ont ruiné en photocopies et en timbres… Seul un petit éditeur provincial (H&O, pour ne pas le nommer) m’a édité trois fois au début du nouveau siècle et je lui dis encore aujourd’hui « chapeau » et « merci ». Mais depuis, après avoir frappé en vain à tant de portes ! déception, désillusions, déréliction, temps et argent perdus… et doute de moi-même et de mon hypothétique talent.

    Eh bien, depuis 2012, j’ai jeté l’éponge et m’autoproclame « publinaute indépendant ». Heureux et fier de l’être. Depuis 2012, ebbok, kindle et Amazon ont révolutionné ma pratique d’auteur (et de lecteur) : trois mots barbares pour une triple merveille ! Et si je continue de me ruiner, c’est parce que je « double » certaines de mes versions kindle de versions papier imprimées et distribuées par mes soins. Dès lors, qu’importe si j’ai moins de 100 aficionados et moins de 50 acheteurs réguliers ? Le nombre ne fait rien à l’affaire. Etre lu, pas forcément élu.

    Donc, depuis l’idée qui fuse (merci à ma Muse !) jusqu’au produit fini, je m’enorgueillis et me réjouis d’être auteur autoédité. A mon compte, sans intermédiaire, loin des ‘Carremouth’ et en snobant les Editeurs Prescripteurs qui pompent la moelle des auteurs, se moquent de leur pouvoir d’achat en berne et n’éditent pas que des chefs-d’oeuvre, loin s’en faut, au contraire beaucoup d’opus sans vigueur ni originalité ni qualités littéraires, avec (à titre d’exemple, sans animosité pour l’auteur en question) des gringalets en toc médiatisés et sachant à peine aligner deux mots pour décrire le trauma de leur enfance en miettes puis de leur viol de la St Sylvestre ! Basta. Basta la surenchère. Basta les fausses rutilances en fer blanc. Basta la médiocrité – non du Salon du Livre – mais de la production éditoriale française et des libraires frileux et technophobes qui sont aux ordres en vouant Amazon aux gémonies et en refusant mes dépôts vente ! Qu’importe ! vivent les nouveaux auteurs auto édités qui, jeunes ou plus âgés, encore ingénus ou lucides, se débrouillent seuls et relèvent seuls le défi de l’authenticité et de l’indépendance ! En tout cas de la créativité.

    Quant au Salon du livre en question (après y a voir dédicacé autrefois 1 seul livre toutes les deux heures), aujourd’hui – c’est-à-dire le 20 mars dernier – j’ai trouvé plus excitant et plus gratifiant de participer au speed-dating organisé par Amazon Kindle KDP. Et je m’honore d’avoir GAGNE ! Eh oui, lauréat du Jury, sorry, tout finit par arriver. Et je défie quiconque de dénicher plus de 2 coquilles, disons 3, dans mon illustre roman inconnu « UN ANGE POUR L’ÉTÉ ».

    Ma seule question est donc :  » Pourquoi un tel livre autoédité est-il si bon? !  »

    Merci de votre attention et avec mes salutations aussi cordiales qu’enthousiastes ! Etant entendu, cher Thibault, que l’autodérision est, elle aussi, fort jouissive…

    Michel Bellin
    http://www.michel-bellin.fr

    PS Pour la petite histoire, j’avais posté au printemps 2015 à une trentaine d’éditeurs triés sur le volet mon projet concernant « Un ange pour l’été » : dossier comportant le 1er chapitre, l’historique de cette réédition tant espérée, un argumentaire, etc. Ma question était celle-ci :  » Souhaitez-vous prendre connaissance de mon manuscrit ? « . Or, suite à ces 32 envois postaux de mon Dossier de présentation, selon mes prévisions goguenardes, je n’ai reçu que… 4 [quatre] réponses !!! – 3 ok, 1 refus.
    En fait, cet envoi était pour moi un ultime TEST, voire une sorte de jeu. Dès lors, à quoi bon m’acharner encore ? La messe était dite. Rideau, plutôt ciao, Messieurs les Épiciers ! Je préfère à jamais mes petits livres bio, ma propre créativité de A à Z, ma liberté farouche… tandis que je continue de méditer ma fable préférée : « Le Loup et le chien » et les conseils de Boileau, mon maître :  » Hâtez-vous lentement et sans perdre courage,/Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage… »

    Répondre

    • thibaultdelavaud

      2 avril 2016 à 10 h 11 min

      Bonjour,

      Merci beaucoup pour ce témoignage très enrichissant. La preuve qu’il ne faut pas baisser les bras et que l’autoédition est une véritable alternative à l’édition traditionnelle… Excellente continuation à bientôt !

      Thibault

      Répondre

  2. Pierre de Changer le monde en 2 heures

    10 avril 2016 à 16 h 40 min

    Bonjour,

    Merci pour cet article qui permet de mieux comprendre cette polémique.
    Pour savoir qui vous mentionne sur Facebook, Twitter ou ailleurs et comprendre d’où vient votre traffic, je vous recommande vivement l’outil Mention (mention.com/fr).

    En espérant que cela puisse vous aider,
    Pierre
    http://www.en2heures.fr

    Répondre

  3. Bénédicte Koudry-Lahlali

    9 novembre 2016 à 10 h 52 min

    Bonjour,

    Une autre alternative qu’offre l’auto édition et qui est rarement évoquée : redonner vie à un texte qui a cessé d’être édité.
    Pour ma part, il s’agit d’un conte de Paul de Musset auparavant édité par Hachette, Hatier ou encore Gallimard.

    http://www.editionsdupuitsderoulle.com/

    Après un long cheminement, je me suis rendue à l’évidence : ce genre de textes n’intéresse plus l’édition traditionnelle et la qualité littéraire n’est ici nullement en cause.
    Pourtant, n’est-ce pas le rôle de ces éditeurs de ne pas laisser se perdre une partie du patrimoine littéraire et culturel en participant à sa diffusion la plus large ? C’est aussi ce qui devrait faire toute la noblesse de ce métier…

    Répondre

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